Appel à témoignages-logements insalubres

APPEL A TÉMOIGNAGES-LOGEMENTS INSALUBRES A SALERNES.

HABITAT INDIGNE.

A Salernes, des habitant-e-s vivent dans des logements humides, malsains, non isolés, impossibles à chauffer. Dans des bâtiments qui prennent l’eau, sans lumière, fissurés, voire menaçant de s’écrouler.
Pour les locataires, étant donné le prix démesuré des loyers et le manque de logements, on s’accommode de ce qu’on trouve. Des familles vivent dans des logements minuscules car il n’y pas d’autres possibilités pour se loger. D’autres ne trouvent tout simplement pas de logement et à défaut, se retrouvent en caravane ou en mobilhome en campagne.
Des propriétaires pauvres, des personnes âgées vivant dans des bâtiments anciens sont aussi touchées, ne pouvant faire face au coût des travaux de rénovation de leur logement.
A la Solidarité Populaire, on entend ces témoignages, et il n’y en a que trop.
De gens, des familles, qui ont passé l’hiver dans le froid, sans pouvoir se chauffer car leur logement est inchauffable, ou que les installations électriques de chauffage sont vétustes et font exploser la facture.
De personnes victimes de problèmes respiratoires à cause de l’humidité. Ou simplement déprimées, découragées du fait de vivre dans un logement indécent.
C’est pourquoi nous pensons que c’est inacceptable de laisser des personnes dans cette situation dans notre village.

Nous recueillons des témoignages. Si vous faites face à des difficultés liées à votre logement, vous pouvez nous écrire (de manière anonyme ou non), nous envoyer des photos à solidaritepopulaire83@riseup.net

(l’appel à témoignages est ouvert aussi pour les villages alentours)

Le but est de faire un état des lieux pour rendre visibles ces problèmes, et plutôt que de les affronter seuls, s’organiser ensemble pour exiger un logement digne pour toutes et tous.

N’hésitez pas à en parler autour de vous.
La Solidarité Populaire.

Démarrage des distributions de farine et pois chiches bios à prix libre

Ce samedi 30 janvier, il sera possible de venir se servir en farine et pois chiche biologiques et locaux ( produits par Bertrand Allais à Bras). Ce n’est que le tout début de cette expérimentation à laquelle on voudrait s’essayer, avec tout le collectif de la solidarité Populaire : proposer des produits de base bios qui soient accessibles pour toutes et tous, en prenant en charge le coût d’achat collectivement!

Nous savons qu’il est difficile d’avoir accès à de la nourriture de qualité quand on a peu voire pas de blé. Mais nous pensons qu’en nous organisant ensemble, et en travaillant avec les paysans nous pouvons trouver des solutions même à une petite échelle.

On commence petit, avec farine et pois chiche, et si cela fonctionne nous diversifierons petit à petit les produits proposés selon les besoins. (pâtes, huile, riz, etc etc…)

Comment ça marche?

Avec la caisse collective, nous achetons des denrées bios et locales en gros directement aux paysans qui nous font un tarif solidaire.

Ces produits sont distribués pendant les permanences à toutes celles et ceux qui le désirent (pour le moment uniquement le samedi matin le temps qu’on s’organise mieux). Chacun est servi selon ses besoins, est informé du prix des denrées à l’achat, et du poids de ce qu’il a pris. En fonction de ses possibilités, on donne ce que l’on peut. On peut donner un peu plus que ce que ça coûte en soutien pour celles et ceux qui peuvent, ou moins  pour celles et ceux qui ne peuvent pas.

Exemple :

Nous achetons la farine bio 1€/kg.

-Mathilde achète 1kg à 2€

-Youssef 1kg à 1€

-Sylvianne 1kg à 0€ car c’est la fin du mois et qu’elle ne peut rien donner.

Mathilde a payé sa farine bio à peu près au même prix que dans le commerce, mais cela permet d’équilibrer avec celles et ceux qui ne peuvent la payer à ce prix là. Et tout le monde repart avec sa farine.

Afin de financer l’achat des denrées si nous ne rentrons pas dans nos frais, alors ensemble nous trouverons des solutions pour renflouer la caisse en organisant par exemple des évènements de soutien, ou autre.

Même s’il s’agit pour le moment d’un tout petit projet, nous pensons que l’accès à la nourriture, et à une nourriture bonne pour notre santé devrait être un droit inaliénable pour chacun. C’est loin d’être le cas aujourd’hui, même en France. Et alors que certains s’enrichissent toujours plus, que des tonnes de nourriture partent à la poubelle, que la nourriture produite repose en grande partie sur l’exploitation à bas coût de main d’oeuvre et des ressources,  trop de gens ont faim ou ne peuvent s’offrir que de la nourriture de mauvaise qualité. Pendant ce temps, les petits paysans tentent de survivre, tandis que l’agriculture industrielle nous mène droit à la catastrophe écologique comme sanitaire.

La question de l’alimentation ne peut pas rester un problème individuel, il est urgent de se ré-approprier ces questions.

En attendant, soyez les bienvenu-e-s et n’hésitez pas à passer!

 

 

Et maintenant ?

 

Lors du confinement du mois de mars, nous, habitants et habitantes de Salernes et des villages alentours nous sommes mobilisé-e-s pour faire face à l’urgence sociale.
Alors que les responsables politiques faisaient preuve de leur incompétence, nous avons pris nous même nos responsabilités.
Avec les moyens du bord, grâce à notre créativité et notre motivation, nous avons récupéré et collecté de la nourriture et nous l’avons redistribuée en autogestion à toutes celles et ceux qui en avaient besoin dans une ancienne usine de carrelage.
Nous avons crée un espace où rompre l’isolement, où chacun et chacune pouvait trouver de l’aide et en apporter. Nous avons livré les personnes isolées, mis en place une permanence téléphonique.
Et puis le confinement terminé, nous avons choisi de continuer car nous nous sommes rendus compte de l’importance d’un espace comme celui-ci dans la vie quotidienne du village. De beaux projets ont vu le jour : un jardin, une fête mémorable, des ateliers, des repas partagés et beaucoup d’entraide.
De nouveau, nous nous retrouvons à subir un “confinement”, si l’on peut encore appeler ça comme ça. Nous constatons que les seules réponses qu’impose le gouvernement sont des mesures répressives.
Nous ne sommes pas naïfs.
Nous n’oublions pas que ceux qui prétendent gérer la crise en sont à l’origine : ce sont les mêmes qui ont cassé le système de santé, les hôpitaux, et plus globalement l’ensemble de nos conquêtes sociales.
Nous n’oublions pas les mensonges et incohérences dès le début de la crise du covid.
Nous nous rappelons aussi la répression, les amende au faciès, et les violences policières.
Nous gardons à l’esprit que pendant ce temps là, les actionnaires et les ultras riches n’ont jamais fait autant de profits, alors que tellement d’entre nous sommes ou tombons dans la pauvreté.
Notre santé compte peu quand il s’agit d’argent.

L’économie qu’il faudrait sauver n’est pas la nôtre : nos frigos sont vides, les factures s’entassent.

Nous pensons que protéger, ce n’est pas réprimer.Ceux qu’ils protègent, assurément, ce n’est pas nous.Protéger ce serait donner des moyens aux hôpitaux, travailler moins, augmenter les transports en commun pour qu’ils ne soient pas bondés, prendre soin et veiller à ce que chacun ait ce dont il a besoin pour vivre dignement. Et tant de choses encore qui coulent de source, mais ne sont pas au programme, car elles ne rapportent rien.

Si nous pensons qu’il n’y a rien à attendre de ceux d’en haut, nous savons faire partie de la solution : celle qui nous mènerait vers un monde où il ferait mieux vivre que celui que l’on tente de nous vendre.
Pour ce nouveau confinement, nous continuerons nos activités. Le local sera ouvert chaque matin, sauf le dimanche. Nous assurerons les distributions, et nous serons à l’écoute de celles et ceux qui en ont besoin. Il y aura du café, et l’accueil restera chaleureux tout en veillant à nous protéger.
Mais nous ne sommes pas là pour faire de l’humanitaire, et rendre la situation sociale plus supportable.
Nous proposons un espace pour s’organiser, rompre l’isolement et garder le lien. Trouver des moyens ensemble de vivre de manière plus digne, mais aussi pouvoir se défendre devant les attaques que nous subissons : au travail, à pôle emploi, face aux administrations etc…

Gardons à l’esprit que la solidarité est une des clefs dont nous disposons pour sortir de l’impasse, et retrouver un horizon.
Soyez les bienvenu-e-s !
Le collectif de la Solidarité Populaire Salernes et alentours. Novembre 2020.