Et maintenant ?

 

Lors du confinement du mois de mars, nous, habitants et habitantes de Salernes et des villages alentours nous sommes mobilisé-e-s pour faire face à l’urgence sociale.
Alors que les responsables politiques faisaient preuve de leur incompétence, nous avons pris nous même nos responsabilités.
Avec les moyens du bord, grâce à notre créativité et notre motivation, nous avons récupéré et collecté de la nourriture et nous l’avons redistribuée en autogestion à toutes celles et ceux qui en avaient besoin dans une ancienne usine de carrelage.
Nous avons crée un espace où rompre l’isolement, où chacun et chacune pouvait trouver de l’aide et en apporter. Nous avons livré les personnes isolées, mis en place une permanence téléphonique.
Et puis le confinement terminé, nous avons choisi de continuer car nous nous sommes rendus compte de l’importance d’un espace comme celui-ci dans la vie quotidienne du village. De beaux projets ont vu le jour : un jardin, une fête mémorable, des ateliers, des repas partagés et beaucoup d’entraide.
De nouveau, nous nous retrouvons à subir un “confinement”, si l’on peut encore appeler ça comme ça. Nous constatons que les seules réponses qu’impose le gouvernement sont des mesures répressives.
Nous ne sommes pas naïfs.
Nous n’oublions pas que ceux qui prétendent gérer la crise en sont à l’origine : ce sont les mêmes qui ont cassé le système de santé, les hôpitaux, et plus globalement l’ensemble de nos conquêtes sociales.
Nous n’oublions pas les mensonges et incohérences dès le début de la crise du covid.
Nous nous rappelons aussi la répression, les amende au faciès, et les violences policières.
Nous gardons à l’esprit que pendant ce temps là, les actionnaires et les ultras riches n’ont jamais fait autant de profits, alors que tellement d’entre nous sommes ou tombons dans la pauvreté.
Notre santé compte peu quand il s’agit d’argent.

L’économie qu’il faudrait sauver n’est pas la nôtre : nos frigos sont vides, les factures s’entassent.

Nous pensons que protéger, ce n’est pas réprimer.Ceux qu’ils protègent, assurément, ce n’est pas nous.Protéger ce serait donner des moyens aux hôpitaux, travailler moins, augmenter les transports en commun pour qu’ils ne soient pas bondés, prendre soin et veiller à ce que chacun ait ce dont il a besoin pour vivre dignement. Et tant de choses encore qui coulent de source, mais ne sont pas au programme, car elles ne rapportent rien.

Si nous pensons qu’il n’y a rien à attendre de ceux d’en haut, nous savons faire partie de la solution : celle qui nous mènerait vers un monde où il ferait mieux vivre que celui que l’on tente de nous vendre.
Pour ce nouveau confinement, nous continuerons nos activités. Le local sera ouvert chaque matin, sauf le dimanche. Nous assurerons les distributions, et nous serons à l’écoute de celles et ceux qui en ont besoin. Il y aura du café, et l’accueil restera chaleureux tout en veillant à nous protéger.
Mais nous ne sommes pas là pour faire de l’humanitaire, et rendre la situation sociale plus supportable.
Nous proposons un espace pour s’organiser, rompre l’isolement et garder le lien. Trouver des moyens ensemble de vivre de manière plus digne, mais aussi pouvoir se défendre devant les attaques que nous subissons : au travail, à pôle emploi, face aux administrations etc…

Gardons à l’esprit que la solidarité est une des clefs dont nous disposons pour sortir de l’impasse, et retrouver un horizon.
Soyez les bienvenu-e-s !
Le collectif de la Solidarité Populaire Salernes et alentours. Novembre 2020.